jeudi 25 février 2021

Chronique : "Le vallon des lucioles"

☆ MAGNIFIQUE LECTURE ☆



Autrice : Isla Morley
Maison d'éditions : SEUIL
Date de sortie : 4 mars 2021

Masse critique Babelio

Résumé :
1937, Kentucky. Clay Havens et Ulys Massey, deux jeunes photographe et journaliste, sont envoyés dans le cadre du New Deal réaliser un reportage sur un coin reculé des Appalaches.
Dès leur arrivée, les habitants du village les mettent en garde sur une étrange famille qui vit au cœur de la forêt. Il n'en faut pas plus pour qu'ils partent à leur rencontre, dans l'espoir de trouver un sujet passionnant. Ce qu'ils découvrent va transformer à jamais la vie de Clay et stupéfier le pays entier. À travers l'objectif de son appareil, se dévoile une jeune femme splendide, Jubilee Buford, dont la peau teintée d'un bleu prononcé le fascine et le bouleverse.
Leur histoire sera émaillée de passion, de violence, de discorde dans une société américaine en proie au racisme et aux préjugés.


Ma Chronique

Je suis ravie d'avoir pu découvrir ce roman grâce à Babelio car je ne sais pas si de moi-même je l'aurais lu. C'est vraiment une très belle réussite, l'histoire est bouleversante, les personnages fascinants, une ode à la nature, à la tolérance et à l'amour.

L'histoire de la famille Buford est déchirante, teintée d'un espoir parfois fugace de jours meilleurs, mais ce qu'ils vivent vous tourmente, ça vous prend aux tripes.
Quand Havens et Massey débarquent chez eux, c'est toute leur vie qui s'en trouve bouleversée, toutes leurs certitudes qui volent en éclat et pour Havens, c'est un peu le premier jour du reste de sa vie qui s'offre à lui.
Sa rencontre avec cette famille, et plus particulièrement avec Jubilee, va complètement chambouler cet homme. Mais cette rencontre va aussi attiser de plus belle les rancœurs, les méchancetés, le rejet, la cruauté.

Ce roman m'a beaucoup émue, j'ai été touchée par Havens et Jubilee, j'ai pleuré avec eux, j'ai espéré avec eux. Cette famille au complet est attachante et ce qu'ils vivent est juste terrible. De plus, penser que ce récit est inspiré d'une histoire vraie rend votre lecture plus intense.

Page après page, j'ai découvert un roman où la nature et les animaux font partie intégrante de l'histoire, un peu comme un personnage complémentaire, un personnage libre, léger et honnête. Ce texte est une ode à la nature, une osmose entre les Buford et elle, il vous offre un paysage magnifique vu par les yeux de Jubilee, mais plus particulièrement par ceux d'Havens, nous livrant ainsi un véritable tableau de maître, enchanteur, plein de couleurs, de contrastes, fait de petits détails qui forment un grand tout, un peu magique, un peu énigmatique.

Au fil des mots, par delà la plénitude de cette vie en synergie avec la nature, nous sentons la noirceur venir, la méchanceté des gens, cette différence qui leur fait peur. J'ai trouvé que l'autrice avait parfaitement retranscrit ce racisme et les préjugés.
C'est un tourbillon d'émotions qui nous assaillent au fur et à mesure de l'horreur qui se produit, de cette ignominie dont les hommes peuvent être capable, l'impensable qui se produit. Mon cœur a été malmené pendant 475 pages, tantôt fébrile, tantôt apaisé, tantôt en larme, tantôt émerveillé : un yoyo qui fait de ce roman un pur bonheur, une vraie réussite.

La plume de l'autrice est fluide, belle, pleine de poésie, à la fois claire, élégante et précise, avec un côté obscur qui renforce l'impact que nous pouvons ressentir à notre lecture. Une plume qui nous offre avec générosité un tourbillon d'émotions et de sensations. Un régal !

Je ne peux que vous conseiller de vous jeter dessus à sa sortie pour découvrir cette histoire bouleversante, prenante, intrigante où au fil des mots, vous sentez le malheur se rapprocher, insidieusement, sans faire de bruit... une sensation bizarre où vous êtes pris dans votre lecture, vous dévorez les pages, encore et encore avec cette envie d'en savoir toujours plus et en même temps, ce poids au creux du ventre qui sent venir le danger...

Bref, un roman coup de cœur pour cette histoire originale pleine d'émotions, d'amour, d'espoir. Un roman magnifique et bouleversant, étonnant et plein d'humanité dans ce qu'elle a de meilleure mais aussi de plus terrible. Et la fin ? Whaou... la fin !


mardi 9 février 2021

Chronique : "N'aie pas peur. Jamais."

☆ SUBLIME ☆


Auteur : Baptiste BEAULIEU
Maison d'édition : INVENIT
Date de sortie : 6 novembre 2020

Résumé :
Quelle simplicité en apparence que la poésie de Baptiste Beaulieu. Des mots pour chacun, des conseils en forme de mantras, une parole offerte et des pistes pour atteindre une harmonie personnelle. En racontant l'autre, le poète se raconte. Il explore le mystère de la parole, du doute, de l'usurpation, de la fraternité... Un cœur qui s'ouvre, c'est un honnête homme en train de naître. On y retrouve tout ce qui a fait le succès de ses romans : une grande humanité, de la bienveillance, une mélancolie maîtrisée, et une réflexion autour de la condition humaine, de la maladie, de la solitude et des chemins que trace, à l'aube, le soleil. Tout le recueil s'adresse directement au lecteur et tente de répondre avec lui à cette éternelle question : « Faut-il jamais avoir peur ? ». Ses inspirations sont nombreuses, variées, et vont de son quotidien de médecin généraliste jusqu'à Prévert ou Pessoa.


Ma Chronique

J’ai lu ce recueil de poèmes de Baptiste BEAULIEU et je dois dire que j’en ai été touchée, bouleversée, émerveillée. Ces textes sont d’une grande beauté, une réflexion poussée à l’extrême. Des textes engagés émotionnellement, écrit avec passion et déraison. C’est fort, c’est puissant, ça prend aux tripes. Parfois courts, parfois longs, parfois mantra, les poèmes s’enchaînent avec grâce et humilité au fil de pages agrémentées de dessins, aussi percutants que les mots.

Un véritable coup de cœur pour ce livre où chaque instant résonne en nous, où chaque mot à un sens, où.... la beauté. Baptiste. La beauté.

Baptiste Beaulieu nous offre ici un instant de poésie tout en émotion. Page après page, c’est un homme qui se dévoile, qui nous propose à nous lecteur, à qui il s’adresse, des textes pleins d’humanité, de mélancolie, de bienveillance. Des sujets tels que la maladie, la solitude et tant d’autres.

Des mots pour des maux, des mots pour souffler, espérer, pour oser. Des mots pour trouver ce chant des possibles et surtout pour nous dire :
N’aie pas peur.
Jamais.





mardi 2 février 2021

Chronique : "Le dernier enfant"

 ☆ COUP DE COEUR ☆


Auteur : Philippe BESSON
Maison d'édition : JULLIARD
Date de sortie : 7 janvier 2021

Résumé :
" Elle le détaille tandis qu'il va prendre sa place : les cheveux en broussaille, le visage encore ensommeillé, il porte juste un caleçon et un tee-shirt informe, marche pieds nus sur le carrelage. Pas à son avantage et pourtant d'une beauté qui continue de l'époustoufler, de la gonfler d'orgueil. Et aussitôt, elle songe, alors qu'elle s'était juré de se l'interdire, qu'elle s'était répété non il ne faut pas y songer, surtout pas, oui voici qu'elle songe, au risque de la souffrance, au risque de ne pas pouvoir réprimer un sanglot : c'est la dernière fois que mon fils apparaît ainsi, c'est le dernier matin. "
Un roman tout en nuances, sobre et déchirant, sur le vacillement d'une mère le jour où son dernier enfant quitte la maison. Au fil des heures, chaque petite chose du quotidien se transforme en vertige face à l'horizon inconnu qui s'ouvre devant elle.


Ma Chronique

Un roman coup de cœur, d’une grande sensibilité et merveilleusement écrit par Philippe Besson. L’émotion vous prend par surprise, une émotion troublante et si vraie pour cette mère qui se sent totalement perdue au départ de son dernier enfant. Une vie rythmée par celui-ci, qui d’un coup, trop tôt, trop durement, s’envole pour son propre destin, un destin où sa maman n’aura plus la même place, même si dans son cœur elle restera la reine.

Page après page, Philippe Besson nous décrit avec une vérité accablante les sentiments de cette mère désœuvrée, qui vacille, qui se perd, qui s’oublie face à cet instant tant redouté. Une mère qui va se rappeler les bons souvenirs, s’inquiéter du devenir et nous décrire avec précision ces petits riens qui ont fait sa vie et son chemin, ces petits riens qui ont fait un grand tout. C’est beau, c’est déchirant, c’est vrai.

Avec une facilité déconcertante, en tout cas c’est l’impression que cela donne, l’auteur arrive à se mettre dans la peau de cette mère attachante et réussi en 206 pages à nous narrer une seule journée, une seule journée où tout va changer, tout va basculer. Une seule journée où tout est à reconstruire, à réinventer, où l’amour sera le plus important.
 
Et à côté, un peu dans l’ombre, nous avons ce père, un père silencieux, presque solennel et pourtant si fort et indispensable par sa présence et ses quelques phrases, ou comportements, qui contiendront toutes ses émotions, aussi intenses que celles de sa femme. Et sa phrase ultime, simple et sublime, qui dira tout.

La plume de l’auteur est magnifique, fluide, percutante, toute en finesse et élégance, une plume qui retranscrit à merveille les émotions bouleversantes de cette mère à laquelle on s’attache et s’identifie tout naturellement.
 
Je vous conseille fortement ce roman: nouveau thème et belle réussite. Philippe Besson est un génie de l’écriture pour moi, sa plume m’a envoûtée depuis longtemps et ses romans sont toujours une belle découverte, un instant de bonheur teinté de poésie, d’émotions et de réflexions. 
Alors, juste : merci.




" À PEINE PLUS LOIN QUE LE SOLEIL "

  [ EMOUVANT COUP DE COEUR ] Quel bonheur de retrouver la plume de Sophie Rouvier. Un bonheur à chaque mot, chaque phrase. Et si l'écrin...