Auteur : Philippe BESSON
Editeur : Editions JULLIARD
Sortie : janvier 2017
Résumé :
Quand j'étais enfant, ma mère ne cessait de me répéter : " Arrête avec tes mensonges. " J'inventais si bien les histoires, paraît-il, qu'elle ne savait plus démêler le vrai du faux. J'ai fini par en faire un métier, je suis devenu romancier.
Aujourd'hui, voilà que j'obéis enfin à ma mère : je dis la vérité. Pour la première fois. Dans ce livre.
Autant prévenir d'emblée : pas de règlement de comptes, pas de violence, pas de névrose familiale.
Mais un amour, quand même.
Un amour immense et tenu secret.
Qui a fini par me rattraper.
~ MA CHRONIQUE ~
Un roman intime superbe, qui vous plonge dans un sentiment nostalgique, un sentiment d’appréhension.
A la fin de ma lecture, je pense avoir compris pourquoi l'auteur a voulu nous dévoiler son Thomas, cet homme qui a tout bouleversé, cet homme qui a su le voir avant lui-même, pourquoi Philippe a souhaité nous raconter ce bout de lui, ce tout, nous dévoiler SA vérité.
Dans ce roman, c'est une partie de ce qui le défini que nous offre l'auteur. Une part intime de ce qu'il a vécu pour cet amour qu'il a éprouvé malgré lui.
Il nous raconte avec pudeur et sans tricherie (quoique nous pourrions en douter aux vues de ses propres paroles) sa rencontre avec Thomas, ce premier contact presque irréel, ces rencontres presque silencieuses où l'amour prend forme, où la parole trouve son chemin, où les corps s’échauffent et s'épanouissent.
A travers le regard de Philippe, nous entrevoyons un Thomas mystérieux, taciturne, qui au fil des pages va s'adoucir, en tout cas de mon point de vue, va dévoiler bien plus qu'il n'en a l'intention. Un Thomas sauvage et contraint. Une belle dualité qui le suivra toute sa vie et qui le mènera là où il se retrouve.
L'auteur, au fil des mots, nous dévoile une part de lui-même, cette facilité à embellir, à divaguer, à imaginer, à mentir. Cette seule chose qu'il ne prévoit pas, c'est cet amour qui lui tombe dessus. Un amour qui le suivra toute sa vie, silencieusement, insidieusement, un amour clandestin qui, d'une façon ou d'une autre, trouvera un écho dans chacun des récits de l'auteur.
Le roman est très bien mené, j'ai aimé son évolution, ces morceaux de vie essentiels qui racontent sans fioriture ce lien qui se crée entre ces deux hommes. Un lien insidieux qui restera gravé, ancré, comme un tatouage invisible qui sait se faire oublier, tout en restant présent, tout en en connaissant chaque contour, chaque délié, chaque marque.
L'auteur nous décrit ses souvenirs avec une telle véracité, une telle précision, que nous avons l'impression qu'il vit le temps présent et non le temps passé. Que tout est encore là, bien enfoui dans son cœur, dans son âme, comme une ombre qui vous accompagne tout au long de votre vie.
Il est difficile de parler de ce texte en sachant que l'auteur l'a vécu. C'est un peu supposer, juger et au final se faire sa propre opinion de ce que lui a vécu ou réellement ressenti. C'est en quelque sorte un jugement de son passé.
La plume de Philippe BESSON est une véritable ode à la perfection, une plume très expressive dans le ressenti, des mots choisi avec précision pour chaque situation, chaque supposition, chaque question.
Une plume tout en pudeur, émotion, agrémentée de quelques touches poétiques, mélancoliques.
Une plume qui m'a procurée des sensations, des sentiments parfois contradictoires....mais j'ai ressenti, et c'est là l'essentiel pour moi.
En bref, un excellent roman qui a su m'émouvoir jusqu'à la larme, un roman qui m'a fait vibrer, qui m'a brûlée de l'intérieur, m'a fait frissonner d'anticipation.
Un roman dont l'ensemble des phrases compose une symphonie, un hommage à cet amour troublant, évident.
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