mercredi 1 mars 2017

Chronique de "Les Enfants du Silence" de Tan Hagmann

*** UN FINAL ÉPOUSTOUFLANT ***


Auteur : Tan Hagmann
Editeur : Textes Gaies
Sortie  : janvier 2017

Service Presse Auteur

Résumé :
Après Bi Live in Me et La Couleur de l’Enfer, Tan Hagmann nous livre, avec Les Enfants du Silence, le dernier volet de sa trilogie musicale. À l’heure où la question de l’homoparentalité reste un sujet controversé, une belle histoire, pas si tendre, d’amour fou et de compromis.



~ MA CHRONIQUE ~

Ce dernier volet sur la relation de Kri et Déa sonne comme un cri du cœur, un cri du corps et l'union des âmes.

L'auteur ne nous épargne rien, comme elle n'épargne pas non plus ses personnages, tous autant qu'ils sont.

Nous les retrouvons là où nous les avons laissé dans le tome précédent. Cependant, au bonheur de se retrouver viendra s'ajouter tout ce qui fait d'eux un puits sombre, un puits de doutes et de cauchemars. Cet amour qu'ils ressentent si fort, ce besoin inconditionnel l'un de l'autre, pour lesquels ils vibrent et vivent, seront bien malmenés et chacun devra trouver la force de puiser un courage sans borne pour affronter ce qui advient
Je ne peux pas vous en raconter plus sur le texte en lui-même, car ce roman, il se déguste et se savoure pour en prendre toute la saveur, douce-amère, et en comprendre toutes les nuances.

Déa et Kri, c'est un tout, un amour qui vous rend vivant autant qu'il vous tue à petit feu. C'est la douleur et la passion.

Je trouve Déa remarquable dans ce dernier tome. Grâce à Kri, il va se libérer de ce poids qui lui obscurci ses nuits, il va grandir, réfléchir, se battre pour son amour, faire des compromis, car son amour c'est tout, et surtout, il a bien compris comment était et fonctionnait son Kristian. Il va tout faire pour le sauver, pour se sauver.
Déa se révèle fragile et fort à la fois. J'aime toujours autant quand il se perd dans sa musique, son refuge, sa seule amie fidèle, il en devient sensuel et sauvage à la fois. Il m'a beaucoup émue dans ce roman. Je l'ai trouvé d'une franchise et d'une honnêteté effroyable, mais surtout, j'ai ressenti tout l'amour qu'il porte à son Kri, tout ce que celui-ci lui apporte et tout ce qu'il est prêt à faire pour lui, pour eux.

Kri est une personne ambiguë, perdu, sans vraie racine. C'est un homme-enfant extraordinaire, d'autant plus ici. Il peut être très capricieux comme très intelligent face aux ressentis et réactions de Déa. 
Déa, c'est son rêve inaccessible, son amour, son tout. Sans Déa, il n'est plus rien, il redevient cette ombre qu'il a toujours été, cet être insignifiant, cet homme objet.
Son arrogance cache une peur et un mal-être terrible.
Son amour pour Déa est sa faille, tout en étant son ancre.
Petit à petit, nous découvrons tout ce qui a fait de cet homme ce qu'il est aujourd'hui, son caractère si ambivalent.

Page après page, nous voguons sur le texte comme nous naviguerions sur un océan : des hauts, des bas, des cassures, de la houle, du calme, de la joie, des pleurs. Ici, l'auteur conclu en beauté l'histoire d'amour atypique de Déa et Kri en nous immergeant totalement dans tout ce qui fait d'eux des hommes taciturnes, tout ce qui fait que parfois la mélancolie et les réactions excessives débordent. Nous découvrons, miette à miette, leurs blessures les plus profondes, ce passé qu'ils ont parfois enfoui si loin que seules les bribes faisaient surface. Nous allons souffrir avec eux, espérer avec eux.
Ce que j'ai apprécié c'est que l’auteur a inclue dans ce final tous les protagonistes de chaque tome. Tous, sans exception, auront leur histoire, leur malheur et leur drame, entremêlés intimement à l'histoire de Déa et Kri.

Ce volet est celui de la maturité pour nos deux jeunes hommes, celui des choix, celui où tout prend place, où les étoiles côtoient le jour, où la lumière balaie la nuit...même s'ils leur faudra batailler très très durement et sans relâche pour exaucer leurs rêves et jouir de leur amour infini.

Si parfois j'ai trouvé Kri trop capricieux, Déa trop gentil ou trop rude, trop conciliant, si parfois j'ai voulu étrangler Kri avec ses réactions puériles, si j'ai eu envie de le secouer, même si j'ai regretté quelques confidences qu'il n'a pas su, ou voulu, dévoiler à son Déa, et bien je trouve que ce tome conclu à merveille leur passion en nous montrant toutes les parts d'ombre qui les entourent, toutes ses douleurs et trahisons qui les font reculer, et tous ces petits rien, ces petits mots, qui les font avancer. Une belle conclusion pour chaque personnage.

Une fois encore, j'ai adoré la plume de Tan Hagmann, si particulière, si chantante. Elle est tout en nuance, poétique, romantique, elle vous donne l'impression de planer, de rêver. C'est une plume soutenue, cadencée, une plume qui vous transporte dans l'émotion, l'émotion brute, sauvage, faite de rime, de métaphore, de sous-entendu, de fragilité.
La plume de Tan Hagmann, c'est de la prose. Une prose en totale adéquation avec son récit, un récit où parfois il faut savoir lire entre les lignes.

Si certains, comme j'ai pu le lire, n'ont pas trouvé le pourquoi du titre de ce roman, et bien moi je trouve qu'il est juste parfait.

Un joli coup de cœur pour la conclusion de ce couple atypique,  poignant et si vrai.

L'histoire, la naissance et la vie de l'amour de Déa et Kri, pour moi, c'est une lente valse entre la douleur et la passion, un vrai power ballad.




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